En classe avec le réalisateur documentariste Kasimierz Karabasz, 1967, Abdelkrim Derkaoui
(1.3)
EN classe
Photographies de Abdelkrim Derkaoui. Łódź, 1966-1972
Avec Kasimierz Karabasz, Józef Robakowski, Juliusz Janicki, Wéwiourka, José-Maria Sanchez Ariza.
“L’enseignement avait deux
caractéristiques. D’abord, il n’était pas directif : il était basé sur le
dialogue, c’étaient de vrais réalisateurs qui nous enseignaient. Ils
stimulaient notre réflexion, cherchaient à nous faire comprendre la multitude
des styles, et nous laissaient choisir en fonction de notre projet. Il n’y
avait pas de règles. On discutait à partir de films, de notions. Ensuite, on
passait à la pratique. Mais on ne nous apprenait pas à écrire un scénario. On
abordait le problème d’une manière pragmatique : on nous laissait tirer de
nos erreurs, nous corriger petit à petit, découvrir comment intéresser le
public, exprimer une idée…”
“Il y avait
deux salles de cinéma à l’école, l’une tournait le matin, l’autre l’après-midi.
Les profs et les étudiants programmaient les films. Les discussions se
passaient ensuite hors de la salle. Mon professeur principal des deux premières
années était un documentariste : Karabasz. On a discuté beaucoup de ses
films avec lui.”
Abdelkader Lagtaa, 2018
Carnet de Abdelkrim Derkaoui. Łódź, 1966-1972 (en haut à la Tour de Babel / en bas à l’Ecole PWSTif)
« La première année, nous avons des cours de toutes sortes : histoire de l’art, littérature, chimie, physique, peinture, géométrie descriptive, esthétique, psychologie du cinéma, histoire du cinéma, analyse de films, etc. J’en passe. Il y a dix-sept branches. Il faut noter que tous les jours, de 15 heures à 20 heures, nous avons projection de films. Il y a un examen à la fin de chaque semestre. »
Ahmed Lallem, entretien avec Halim Chergui (Guy Hennebelle), El Moudjahid, 29 septembre 1965
Ahmed Lallem, entretien avec Halim Chergui (Guy Hennebelle), El Moudjahid, 29 septembre 1965
(Archives de la Bibliothèque du Centre Culturel algérien de Paris)
Petite note sur les Algériens à Łódź. Alors que les Marocains sont nombreux dans les années 1960 et 1970 à l’Ecole de cinéma de Łódź (sept étudiants), ils ne sont que deux à venir d’Algérie : Ahmed Lallem et Djamel Bourtel. Ahmed Lallem ne finit pas sa scolarité et on ne trouve aucune trace de son premier film d’étude L’Erreur (voir photo dans l’article de El Moudjahid ci-dessus) ni même de sa scolarité dans les archives de l’École. Djamel Bourtel était très proche des frères Derkaoui, et on le voit notamment dans le film de fin d’étude de Karim Idriss. Des étudiants de l’Institut National du Cinéma d’Alger ont pu également bénéficier de bourses pour aller à Łódź faire une spécialisation en télévision en 1965. Ils étaient une dizaine dont les réalisateurs Mohamed Ifticène et Sid Ali Fettar.
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