2.1 104 rue Piotrkowska
2.2
Podrôz
2.3
Emigranci
2.4
Le Joli Mai
2.5
Pasaz
2.6
Adoption
2.7 ZOFIA ET LUDMILA
2.8
MAIS L’ESPOIR
Emigranci, pièce de théâtre mise en scène par Abdellah Drissi, Archives de l’Instytut teatralny, 1976
(2. 3)
EMIGRANCI
Les jeunes marocain.e.s qui étudient en Pologne dans les années 1960 et 1970 sont souvent engagé.e.s politiquement contre la répression qui sévit alors au Maroc, notamment après les évènements et manifestations de mars 1965 très durement réprimées par le pouvoir.
Les étudiants marocains en cinéma sont arrivés en Pologne souvent avec une recommandation de membres du Parti Communiste Marocain. Considérés comme des “opposants politiques”, ils ne bénéficient donc pas d’aide ou de bourse du gouvernement marocain. Ils doivent vivre avec comme unique ressource la bourse offerte par le gouvernement polonais.
Bien que boursier de la Pologne, ils n’hésiteront pas à porter un regard critique sur leur pays d’accueil. Ils en exploreront les marges et le réel dans leurs films d’études, et n’hésiteront pas à penser la racisme et le regard sur “l’autre”.
”Il faut savoir aussi que le contexte socialiste était proche du contexte marocain. Il y avait une censure, un contrôle du pouvoir public. Comment insinuer des idées sans que le pouvoir ne trouve le moyen de les arrêter ? Notre vécu en Pologne nous a aidé à trouver les moyens d’être plus malins que le pouvoir lui-même.”
Abdelkader lagtaa, 2018
Archives PWSTIf de Lodz, 1967
Unchodzcow Arabskich [Réfugiés arabes], photographies de Roupen Vosguimoroukian, étudiant à la PWSTIf de Lódź, dans les camps de réfugiés palestiniens, Dziennik Lodzki, n°135, 1969
VOIR LE FILM︎
Photogrammes de Radość życia (Joy of Life)
d’Oscar Gamardo, 4 min, 1967, PWSTIf (Ecole de cinéma de Lodz)
Image : Michal Bukojemski - Montage : W. Szczapa - Son :T. Pałczyński - Supervision : J. Bossak, K. Karabasz
A la campagne, un homme, peintre anonyme, peint sur les murs de sa maison. Son oeuvre suscite méfiance, moqueries mais aussi admiration. Oscar Gamardo le filme en train de peindre. Il parle de son travail et des réactions des voisins et habitants du village face à ses fresques.
Le film est intéressant car il soulève la question de l’étrangeté, du non-conformisme, de la place de l’artiste (ici un anonyme) dans la société, mais aussi de l’exotisme (il peint dans un curieux mélange des figures exotiques, hommes, femmes et enfants noirs, des corps nus, des représentations mythologiques, mais aussi des symboles de la nation polonaise), du manque de tolérance d’une société conservatrice (racisme, rejet de l’autre) et des moyens de s’y confronter.
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