(2. 5)
PASAZ
[PASSAGE]
« Il
y avait des meetings à l’école par rapport à ce qu’il se passait EN MARS 1968. J’ai assisté
à l’une des manifestations pacifiques. J’étais le président de l’Union
des étudiants étrangers de l’Ecole, ce qui me permettait de participer, de
m’informer.
Abdelkader Lagtaa, 2019
« Il
y avait des meetings à l’école par rapport à ce qu’il se passait EN MARS 1968. J’ai assisté
à l’une des manifestations pacifiques. J’étais le président de l’Union
des étudiants étrangers de l’Ecole, ce qui me permettait de participer, de
m’informer.
En tant qu’artiste, on se rend compte qu’on ne peut pas bafouer la
liberté, la liberté est centrale pour les artistes, et secondaire pour le
pouvoir.
A
l’époque, je vivais vraiment des contradictions.
J’étais pour le socialisme, et
de fait en arrivant en Pologne, on constatait qu’il y avait un certain nombre
de droits acquis : la médecine, la scolarité, le travail pour tous… Chaque
fois que j’ai été malade, je n’ai pas eu à hésiter pour me faire soigner :
c’était gratuit, comme l’enseignement, qui était ouvert, de qualité.
Mais une
autre chose bien visible, c’était aussi le manque de liberté. Peut-être si
j’avais été étudiant, je ne sais pas, en médecine, je l’aurais moins remarqué.
Mais nous, en tant qu’artistes, on se rend compte du manque de liberté. Déjà à
ce niveau-là, à notre niveau, on se rend compte qu’il y a des réticences
vis-à-vis de tel ou tel thème… On apprend que tel film a eu des difficultés… A
l’époque, on ne comprenait vraiment pas ce qui pouvait justifier cette attitude”
Abdelkader Lagtaa, 2019
Photographies de Abdelkrim Derkaoui 1966-1972
Copyright © 2020 / Léa Morin — CINIMA3 / Talitha