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ADOPCJA
(ADOPTION)
ADOPCJA
(ADOPTION)
fiche technique
Scénario et Réalisation : MOSTAFA DERKAOUI
Durée : 4 min
Année : 1968
Format de tournage : 35mm
Image : ADELKRIM DERKAOUI
Son : NIKODEM WOLK-LANIEWSKI
Supervision artistique : kazimierz karabasz, JERZY BOSSAK
Production : PWSFTviT / étude documentaire
synopsis
Agneska est une petite fille noire du Centre pour mères et enfants de Lódź (sa mère, une polonaise, l’a eu avec un étudiant en médecine du Kenya). Qui voudra l’adopter ?
VOIR LE FILM︎
« Adoption, c’était en 2è année. Je
devais faire deux études : un documentaire et une fiction. Mon problème,
c’est que je ne parlais pas bien le polonais, je ne lisais pas les journaux.
Avec la fiction, je pouvais mentir, mais pas avec le documentaire. Le professeur me dit “Les gens
qui penchent vers le documentaire, ils
inventent aussi. Ils font du cinéma”. A cette époque en plus j’étais très
imprégné par la phénoménologie, Heidegger, Husserl.
Alors, je tombe sur une institution qui s’occupe
des enfants dont on ne veut pas. Je demande à la directrice si je peux faire un
film sur ça, sans atteindre à la dignité des personnes. Elle me dit :
“ Moi, ce qui me fascine dans ce business (elle a utilisé ce mot), ce sont
les gens qui viennent ici comme dans un marché, ils choisissent l’enfant qui
leur convient à eux. Et l’enfant qu’ils veulent choisir doit avoir un air de
famille avec eux .” C’est comme ça que j’ai trouvé mon sujet. Je lui
dis : “J’ai un sujet. Je veux faire un film sur Agneska. “
“ Pourquoi elle ? “ “ Elle est noire, sa maman l’a eue avec
un étudiant EN médecine d’Afrique Noire.“ La petite avait trois ans, elle
était grande, très belle. “Je vais me poser là, je prends les yeux, le
regard d’Agneska, et rien d’autre. “ “C’est sûr rien
d’autre ?” Je demande à deux amis jeunes mariés. J’écris un
dialogue, ils l’apprennent, et une fois qu’ils le disent comme je veux, je fais
un découpage technique, avec Krimou et l’ingénieur du son (qui était également
professeur à Łódź) et j’emmène mon monde dans cette maison
d’adoption et je filme Agneska qui écoute et regarde les parents dialoguer. Ils
disent combien elle est belle, et intelligente, combien elle va être une
personne formidable. A la fin, Yourik dit : “Tu ne vas pas me faire
ça ! Tout le monde va dire que Yourik s’est fait avoir par Marisha.” Et
ils s’en vont, et je reste avec Agneska et le générique défile. Un soir, Yourik
et Marisha nous invite chez eux dîner. Et là on trouve Agnseka, chez eux. Ils
l’ont adoptée.
Mais il faut que je vous dise : ce film a été
maudit par l’école. Ils craignaient que ça donne une image raciste de la
Pologne. »
Copyright © 2020 / Léa Morin — CINIMA3 / Talitha