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2.1

104 rue Piotrkowska




2.2

Podrôz




2.3

Emigranci




2.4

Le Joli Mai




2.5

Pasaz




2.6

Adoption



2.7

ZOFIA ET LUDMILA





2.8

MAIS L’ESPOIR

 



(2.6)

ADOPCJA

(ADOPTION)



fiche technique


Scénario et Réalisation : MOSTAFA DERKAOUI
Durée : 4 min
Année : 1968
Format de tournage : 35mm
Image : ADELKRIM DERKAOUI
Son : NIKODEM WOLK-LANIEWSKI
Supervision artistique : kazimierz karabasz,  JERZY BOSSAK
Production : PWSFTviT / étude documentaire



synopsis


Agneska est une petite fille noire du Centre pour mères et enfants de Lódź (sa mère, une polonaise, l’a eu avec un étudiant en médecine du Kenya). Qui voudra l’adopter ?



VOIR LE FILM︎







«  Adoption, c’était en 2è année. Je devais faire deux études : un documentaire et une fiction. Mon problème, c’est que je ne parlais pas bien le polonais, je ne lisais pas les journaux. Avec la fiction, je pouvais mentir, mais pas avec le documentaire. Le professeur me dit  “Les gens qui penchent  vers le documentaire, ils inventent aussi. Ils font du cinéma”. A cette époque en plus j’étais très imprégné par la phénoménologie, Heidegger, Husserl.

Alors, je tombe sur une institution qui s’occupe des enfants dont on ne veut pas. Je demande à la directrice si je peux faire un film sur ça, sans atteindre à la dignité des personnes. Elle me dit : “ Moi, ce qui me fascine dans ce business (elle a utilisé ce mot), ce sont les gens qui viennent ici comme dans un marché, ils choisissent l’enfant qui leur convient à eux. Et l’enfant qu’ils veulent choisir doit avoir un air de famille avec eux .” C’est comme ça que j’ai trouvé mon sujet. Je lui dis : “J’ai un sujet. Je veux faire un film sur Agneska. “ “ Pourquoi elle ? “ “ Elle est noire, sa maman l’a eue avec un étudiant EN médecine d’Afrique Noire.“ La petite avait trois ans, elle était grande, très belle. “Je vais me poser là, je prends les yeux, le regard d’Agneska, et rien d’autre. “ “C’est sûr rien d’autre ?” Je demande à deux amis jeunes mariés. J’écris un dialogue, ils l’apprennent, et une fois qu’ils le disent comme je veux, je fais un découpage technique, avec Krimou et l’ingénieur du son (qui était également professeur à Łódź) et j’emmène mon monde dans cette maison d’adoption et je filme Agneska qui écoute et regarde les parents dialoguer. Ils disent combien elle est belle, et intelligente, combien elle va être une personne formidable. A la fin, Yourik dit : “Tu ne vas pas me faire ça ! Tout le monde va dire que Yourik s’est fait avoir par Marisha.” Et ils s’en vont, et je reste avec Agneska et le générique défile. Un soir, Yourik et Marisha nous invite chez eux dîner. Et là on trouve Agnseka, chez eux. Ils l’ont adoptée.

Mais il faut que je vous dise : ce film a été maudit par l’école. Ils craignaient que ça donne une image raciste de la Pologne. »




Copyright © 2020 / Léa Morin — CINIMA3 / Talitha