LE JOLI MAI

« Nous voulions faire des films modernes. Qui questionnent le réel. En même temps, on savait que les choses n’avançaient pas au Maroc. On espérait que les choses allaient changer politiquement. Mais on savait que tant que la politique ne changerait pas, nous ne pourrions pas réaliser nos projets.

En Pologne, on a appris que le social est important. On a appris qu’on ne pouvait pas faire abstraction des conditions dans lesquelles les gens vivaient. Nous voulions un cinéma qui remet en cause, questionne les réalités, les tabous politiques, sociaux, sociétaux, mais en tenant compte aussi de la lisibilité du propos. Nos exemples, c’était le cinéma tchèque, le cinéma polonais.

Il faut savoir aussi que le contexte socialiste est proche du contexte marocain. Il y avait une censure, un contrôle du pouvoir public. Comment insinuer des idées sans que le pouvoir ne trouve le moyen de les arrêter ? Notre vécu en Pologne nous a aidés à trouver les moyens d’être plus malins que le pouvoir lui-même. »