Mostafa Derkaoui, photogramme de Titre Provisoire, 1984
(4.1)
MOSTAFA DERKAOUI
︎ Tournage du film De Quelques Evènements Sans Signification de Mostafa Derkaoui, 1974, archives Abdelkrim Derkaoui
Mostafa Derkaoui est un cinéaste, pionnier du cinéma moderne marocain, né en 1944 à Oujda (Maroc). Diplômé de l'École de Cinéma de Łódź, il vit à Casablanca .
Depuis son retour au Maroc en 1972, il prolonge ses recherches esquissées dans ses films d’études polonais, pour un cinéma libre et engagé qui puisse à la fois s’inscrire dans une réflexion décoloniale et la recherche d’une identité cinématographique proprement marocaine, tout en développant des formes innovantes et radicales.
Sa vision avant-gardiste viendra se confronter à celle officielle et répressive de l’Etat marocain des années 1970 (ainsi que des institutions coloniales qui perdurent). Son premier film De quelques événements sans signification (1974), réalisé avec un collectif d'artistes et intellectuels casablancais, sera interdit (Il sera restauré par la Filmoteca de Catalunya et l’Observatoire Art et Recherche en 2019.)
Etudiant en philosophie à Casablanca au début des années 1960, passionné de théâtre, il se verra déjà interdire pour raisons politiques une de ses premières pièces en pleine période de répression contre l’extrême gauche et l’opposition sous Hassan II.
Il part alors pour la France et fera une année d’étude au sein de l’école de cinéma parisienne l’IDHEC. Après un bref retour au Maroc et la réalisation d’un premier court métrage “Les 4 murs” produit entièrement indépendamment (aujourd’hui perdu), il part étudier, avec son frère le chef opérateur et réalisateur Abdelkrim Derkaoui, à l’Ecole de Cinéma de Łódź en Pologne.
Depuis son retour au Maroc en 1972, il prolonge ses recherches esquissées dans ses films d’études polonais, pour un cinéma libre et engagé qui puisse à la fois s’inscrire dans une réflexion décoloniale et la recherche d’une identité cinématographique proprement marocaine, tout en développant des formes innovantes et radicales.
Sa vision avant-gardiste viendra se confronter à celle officielle et répressive de l’Etat marocain des années 1970 (ainsi que des institutions coloniales qui perdurent). Son premier film De quelques événements sans signification (1974), réalisé avec un collectif d'artistes et intellectuels casablancais, sera interdit (Il sera restauré par la Filmoteca de Catalunya et l’Observatoire Art et Recherche en 2019.)
Etudiant en philosophie à Casablanca au début des années 1960, passionné de théâtre, il se verra déjà interdire pour raisons politiques une de ses premières pièces en pleine période de répression contre l’extrême gauche et l’opposition sous Hassan II.
Il part alors pour la France et fera une année d’étude au sein de l’école de cinéma parisienne l’IDHEC. Après un bref retour au Maroc et la réalisation d’un premier court métrage “Les 4 murs” produit entièrement indépendamment (aujourd’hui perdu), il part étudier, avec son frère le chef opérateur et réalisateur Abdelkrim Derkaoui, à l’Ecole de Cinéma de Łódź en Pologne.
Il y réalise 4 courts métrages, s’essayant à la fois au documentaire et à la fiction, ainsi qu’un mémoire de fin d’études sur Le rôle du film dans le processus de transformation et d’élévation des consciences. Il sera également très actif dans la vie politique, théâtrale et étudiante de l’époque, tout en soutenant les luttes pour la démocratie et le combat pour les Droits de l’Homme au Maroc. Pour son film d’étude « Les Gens du Caveau », il se rendra à Paris après mai 1968 et filmera des débats au sein des Etats Généraux du Cinéma. Ces images, aujourd’hui disparues mise à part l’extrait utilisé pour son film, constituent une des rares trace filmée de ces rencontres historiques.
Mostafa Derkaoui dans un entretien avec le poète Mostafa Nissaboury (« Pour une dynamique du cinéma collectif », Integral, n°8, paru en 1974) dira à propos de son premier long-métrage, sa volonté de proposer :
« UNE expérience qui soit propre à nous, qui ne reprenne ni les autres expériences faites dans les pays capitalistes, ni celles connues au Tiers-monde, comme en Algérie, en Egypte et au Brésil. »
︎ Mostafa Derkaoui et Barbara Brylska, Pologne, annees 1960,
︎ Abdellah Drissi et Mostafa Derkaoui, Pologne, années 1960, Abdelkrim derkaoui
︎ Abdellah Drissi et Mostafa Derkaoui, Pologne, années 1960, Abdelkrim derkaoui
Mostafa Derkaoui a notamment réalisé Les beaux jours de Shehrazade (1980), Titre provisoire (1984), Les sept portes de la nuit (1994) ou encore La grande allégorie (1995), Les amours de Hadj Mokhtar Soldi (2000), Casablanca by Night (2003) et Casablanca Day Light (2004).
La réalisatrice française Sophie Delvallée a réalisé un film qui retrace sa carrière artistique « Librement Mostafa Derkaoui » (2022). Le Festival de Marrakech lui a rendu Hommage en 2007.
Considéré comme l’un des réalisateurs marocains les plus importants, son cinéma s’inscrit dans la modernité avec ce questionnement permanent des codes et du langage cinématographique, nourri de références au théâtre, à la littérature, à la pensée intellectuelle et à la musique.
Une proposition cinématographique extrêmement personnelle que l’on retrouve déjà dans ses premières “études”, imprégnées de ses rencontres avec des musiciens de jazz comme Nahorny et Wanda Warska (femme de Kurylewicz, pionnier du jazz moderne polonais), des intellectuels de l’opposition comme Stanislaw Tym ou encore des actrices comme Barbara Brylska qui était alors considérée comme la “Brigitte Bardot” polonaise. Au Maroc il fera jouer dans ses films aussi bien le peintre Farid Belkahia, l’écrivain Mohamed Zefzef, que l’actrice Touria Jabrane, la chanteuse Najat Atabou ou sa femme Khadija Nour.
La réalisatrice française Sophie Delvallée a réalisé un film qui retrace sa carrière artistique « Librement Mostafa Derkaoui » (2022). Le Festival de Marrakech lui a rendu Hommage en 2007.
Considéré comme l’un des réalisateurs marocains les plus importants, son cinéma s’inscrit dans la modernité avec ce questionnement permanent des codes et du langage cinématographique, nourri de références au théâtre, à la littérature, à la pensée intellectuelle et à la musique.
Une proposition cinématographique extrêmement personnelle que l’on retrouve déjà dans ses premières “études”, imprégnées de ses rencontres avec des musiciens de jazz comme Nahorny et Wanda Warska (femme de Kurylewicz, pionnier du jazz moderne polonais), des intellectuels de l’opposition comme Stanislaw Tym ou encore des actrices comme Barbara Brylska qui était alors considérée comme la “Brigitte Bardot” polonaise. Au Maroc il fera jouer dans ses films aussi bien le peintre Farid Belkahia, l’écrivain Mohamed Zefzef, que l’actrice Touria Jabrane, la chanteuse Najat Atabou ou sa femme Khadija Nour.
︎ Mostafa Derkaoui, Allemagne, 1969, Abdelkrim Derkaoui
FILMOGRAPHIE EN POLOGNE :
AMGHAR
Mostafa Derkaoui, 4 min, 1968, PWSTIfADOPCJA
(ADOPTION)Mostafa Derkaoui, 4 min, 1968, PWSTIf
LUDZIE Z PIWNICY
[LES GENS DU CAVEAU]Mostafa Derkaoui, 13 min, 1969
GDZIES PEWNEGO DNIA
[UN JOUR, QUELQUE PART]Mostafa Derkaoui, 21 min, 1971
︎
Lacznik z Casablanki, entretien de Mostafa Derkaoui avec Donzillo Czeslaw, Film n°33, 1984
︎
DOCUMENTS AUTOUR DE :DE QUELQUES éVèNEMENTS SANS SIGNIFICATION
Mostafa Derkaoui, 76 min, 1974︎Quelques évènements sans signification à reconstituer, MAROC SOIR, 1973
︎Pour une dynamique du cinéma collectif, entretien de mostafa Derkaoui avec le poète Mostafa Nissaboury
INTEGRAL N°8, mars-avril 1974
INTEGRAL N°8, mars-avril 1974
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